Le 1er janvier 1916
Mes chers parents,
je suis en bonne santé et vous en désirer de même à tous. Je vous souhaite une bonne et heureuse année. Lacape va venir en permission le 15 et moi le 30 janvier.
Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Le 10 janvier 1916
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes et pour savoir des vôtres. Lacape part en permission le 11. Je vais vous dire que je couche dans un lit avec Descoubes, si je viens en permission je vous expliquerai ça de vive voix.
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous.
Votre fils qui vous embrasse bien fort à tous. Eloi Mussotte
Le 29 janvier 1916
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes et pour en savoir des vôtres. Nous sommes en route, encore deux jours à marcher.Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous.Votre fils qui vous embrasse bien fort à tous.
Eloi Mussotte
Le 5 février 1916
Mes chers parents,
deux mots pour vous dire que je suis en bonne santé. Et pour vous dire que je pensais partir en permission le 6, mais nous sommes partis au Valtin aujourd’hui pour 14 jours, et les permissions sont suspendues pendant quelques jours. Mais je suis le premier à partir si tout va bien. Nous sommes arrivés au Valtin, avec Duporge nous couchons là où on était avant dans un lit tous les deux. Je vous assure que le vieux est content de nous revoir.
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé. Eloi Mussotte
Le 22 février 1916
Mes chers parents,
j’ai trouvé mes 3 camarades à Bordeaux et nous sommes à cette gare jusqu’à 10 heures. Tout va bien jusqu’ici, moi toujours le même. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort à tous.
Eloi Mussotte
Le 24 février 1916
Mes chers parents,
nous avons passé la nuit à Épinal et nous partons à 9h10 pour Granges. Le train des permissionnaires était retardé par d’autres trains qui transportaient des troupes. Il y a eu un Zeppelin abattu à Épinal, les 2 aviateurs sont morts et beaucoup de personnes ont couru pour le voir tomber. Il était chargé de bombes, il y a eu une 30aine de morts et une 50aine de blessés. Votre fils Eloi M.
Le 2 mars 1916
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes et pour en savoir des vôtres. J’en ai pas encore reçu des vôtres depuis que je suis parti. Nous sommes toujours au même endroit mais nous pensons partir sous peu. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort. Eloi Mussotte
Le 9 septembre 1916
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes et pour en savoir des vôtres. Je vais vous dire que nous faisons les moissons de Verdun. Ici c’est toujours la même chose, ça tape toujours bien fort. Duporge va partir le 14 ou le 15 à moins de dérangement. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort à tous. Eloi Mussotte
Le 11 septembre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes et pour savoir des vôtres. Ici c’est toujours la même chose. Je vois toujours quelque pays de temps en temps. Duporge attend le jour du départ pour sa permission et Lacape à la fin septembre il y pensera lui aussi, et moi j’en ai pour deux mois si nous ne partons pas au repos. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort. Eloi Mussotte
Le 30 septembre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
je fais réponse à votre lettre du 29 qui m’a fait un grand plaisir de vous savoir en bonne santé. Quant à moi, je suis toujours le même. Tout ce que Duporge a apporté était bon. Je pense que Lacape a bientôt fini sa permission. Je vais vous dire que nous avons reçu du renfort, encore une 30ème ça fait depuis que Lacape est parti. Il y en a 41 ou 42 … ?
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort. Eloi M. Le mauvais temps est arrivé
Le 19 octobre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont toujours bonnes, et pour en savoir des vôtres. Je vous envoie une vue du faubourg pavé dont je garde un souvenir de peureux, nous avons besoin de passer là pour aller à la batterie ravitailler. Je vais vous dire que nous avons reçu un colis de la femme à Descoubes, et comme lui est évacué, nous l’avons mangé. Pour le moment nous sommes mal nourrit à la batterie, quelques colis de temps en temps ça ne fait pas de mal. Je vois que les permissions ne reprennent pas. Vous pourrez mettre quelques billets de 5 Francs dans les lettres de temps en temps. Ici il pleut tous les jours et c’est toujours la même chose, le canon tape toujours bien fort. Votre fils qui vous embrasse bien fort. Eloi Mussotte
Le 25 octobre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
deux mots de carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes, et pour en savoir des vôtres. Je vais vous dire que Descoubes est évacué pour ses dents, il est à Vitry Le François.Aujourd’hui à ma batterie nous avons eu un mort, et un autre grièvement blessé. Voilà deux ou trois jours que la guerre est commencée, vous allez voir sur les journaux ce que nous faisons ici. Les permissions n’ont pas encore repris mais elles reprendront un jour. Je suis un des premiers à partir.
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Le 31 octobre 1916 – Verdun
« Suis passé là à pieds et à cheval »
Mes chers parents,
je suis toujours en bonne santé et vous en désirer de même à tous. Je vais vous dire que les permissions ont repris, et je rate le tour pour un de partir demain. Ils sont 7 et un sous-officier qui partent demain et moi ça me retarde de 15 jours encore, mais vers le 15 du mois je pense partir au plus tard. A moins qu’elles soient suspendues de nouveau. Voilà 9 mois que je ne vous ai pas vu. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Ici toujours le même temps. Le canon tape toujours, je n’ai plus peur qu’à celui-là.
Le 2 novembre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes, et pour en savoir des vôtres. Ici toujours la même chose, toujours le mauvais temps et le canon tape toujours bien fort. Quant à moi j’attends le 15 de ce mois, je pense que je vais partir en perm si tout va bien. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort. Eloi M.
Le 7 novembre 1916 – Verdun
Mes chers parents,
deux mots pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes, et pour en savoir des vôtres. Ici c’est toujours la même chose, je pense que je m’approche de mon tour de permission d’ici 7 à 8 jours je pense d’être parti. Cazaux lui, il est parti voilà deux jours mais je ne me fais pas de bille pour ça, je passe le temps comme il vient. Je vais vous dire aussi que je suis près de Roger du Liche mais je ne l’ai pas encore vu.
Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
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