Gare de Sens, le 7 août 1914
Je suis en bonne santé, bonjour.
Eloi Mussotte
Gare des Aubrais, le 7 août 1914
Bonjour Eloi M.
31 août 1914
Je suis en bonne santé et tout va bien. Eloi M.
1 septembre 1914
Toujours en bonne santé.
Eloi Mussotte
Le 2 septembre 1914
Je suis toujours en bonne santé.
Eloi Mussotte
Morlaix, le 6 septembre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une autre carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes. Je suis guéri de ma blessure. Ils vont nous renvoyer au dépôt de notre régiment, c’est-à-dire à La Rochelle. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte. Faites-moi réponse pour voir si mes lettres arrivent
Hôpital 22 – Morlaix – Finistère
Le 10 septembre 1914,
Mon cher fils,
je fais réponse à tes lettres que j’ai reçues aujourd’hui et qui nous a fait plaisir surtout que tu sois bientôt guéri. Et si tu peux venir nous voir nous raconter de vive voix ça sera mieux. Enfin courage toujours jusqu’au bout. Tu me demande ceux qui sont partis, tout le monde est parti, il n’y a que les réformés et les auxiliaires qui restent. Autrement tout le monde est bien portant, tes sœurs aussi. En attendant de te revoir reçois mes doux baisers et de tes sœurs aussi. Thérésia Mussotte
Morlaix, le 12 septembre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte de Morlaix pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes. Ma blessure est bientôt guérie, mais ça ne guéri pas si vite que je le pensais. Je pense que j’en ai jusqu’à la fin du mois. Je pense que tous ces réformés ont passé une visite pour venir nous aider à combattre. Je pense que ces filles peuvent se faire voir le jeune homme de 16 ou 17 ans parce que les autres jeunes hommes vont se compter … à la fin de la guerre. Je n’ai pas reçu de vos nouvelles encore. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse.
Eloi Mussotte
Sur l’avant de la carte : Dites-moi comment ça se passe dans le pays, si on a mobilisé beaucoup de chevaux à Haureuils et qui reste de jeunes gens, et dans quel régiment sont mes cousins de Castor ?
Morlaix, le 15 septembre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à vos cartes que j’ai reçues une le 12 et l’autre le 15. Elles sont toutes les deux datées du 10 septembre. Je suis toujours à Morlaix et j’attends de partir tous les jours, mais ça fait rien de rester là, je mange bien, je dors bien et en attendant la guerre, ça passera. Vous pouvez écrire une lettre, Vous mettrez plus de mots. Vous me demandez sur la première carte si j’ai des connaissances, j’ai un camarade de ma batterie, il est de l’Argonne et puis beaucoup d’autres aussi. Sur ma batterie, sur 70 hommes il y en a 60 de blessés et 4 ou 5 de morts. Mais moi, si j’avais dû mourir, je serai mort, avoir été sous une collection d’obus, on devrait être tous morts. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort de loin.
Eloi Mussotte Je ne me fais pas de mauvais sang quand même
Morlaix, le 16 septembre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre lettre qui m’a fait plaisir de savoir de vos nouvelles et de savoir des nouvelles de Norbert parce qu’un de ses camarades m’avait dit qu’il était mort, et son adjudant m’avait dit qu’il était rien que blessé. Pour une blessure c’est une balle qui a traversé le bras seulement, sans toucher l’os. Je ne suis pas du tout enrhumé, je suis en bonne santé, et je désire que ma carte vous en trouve de même à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte Je vais finir mon active à l’hôpital
Sur l’avant de la carte : J’ai un camarade de Gabriel Numa avec moi, il m’a dit qu’il n’était pas blessé encore.
La Rochelle, le 3 octobre 1914
Mes chers parents,
je suis arrivé à La Rochelle en bonne santé. Je suis été bien reçu. Pour le paquet de Raphaël, ils n’ont pas voulu me le prendre, il était trop lourd. Je vais en faire 2 paquets et je vais lui envoyer. Eloi Mussotte
La Rochelle, le 3 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous écris une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles et mon arrivée à La Rochelle. J’ai trouvé Cazaut, Le Pique. Je suis été bien reçu. Pour le paquet de Raphaël, ils n’ont pas voulu me le prendre, il était trop lourd. Je vais en faire 2 paquets et je vais lui envoyer. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous.
Eloi Mussotte Voici mon adresse : 63 batterie de dépôt La Rochelle
La Rochelle, le 6 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes et pour en savoir des vôtres. Pour le paquet de Raphaël, je suis été à la Poste pour l’expédier, ils ne l’ont pas voulu. Je suis été à la gare, ils m’ont dit de le porter au dépôt, et je suis été le porter au dépôt. Je l’ai donné au Capitaine qui s’occupe de ça. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Adressez-moi les lettres à l’infirmerie (24ème Rgt Dte) en traitement à l’infirmerie Rochelle
La Rochelle, le 4 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes. Je vais vous dire que je rentre à l’infirmerie et je suis bien content, je serai bien soigné. Pour mon adresse : Eloi Mussotte au 24ème Régiment d’artillerie à l’infirmerie Rochelle. C’est le sous-off qui a dit au major que j’étais un ancien infirmier. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse.
Eloi Mussotte
La Rochelle, le 9 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes. Je ne reçois pas de vos nouvelles, voici mon adresse : E M en traitement à l’infirmerie, 24ème Régiment d’artillerie à La Rochelle. Je suis à l’infirmerie et je peux sortir tous les jours en ville, et je ne me fais pas de mauvais sang. Je pense venir en permission avant de partir au feu. Votre fils qui vous embrasse. Eloi M
La Rochelle, le 13 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous écris une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes et pour vous dire des nouvelles de mon camarade Menaut qui a été défiguré par un obus le 16 septembre. Je vous assure qu’il a changé. J’ai trouvé aussi tous ces permissionnaires qui sont venus en permission au Barp. Quant à moi, je suis toujours à l’infirmerie et je ne demande pas à sortir encore. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
Sur le recto de la carte : Faites-moi une réponse pour me faire savoir des nouvelles de la foire du Barp. Je pense qu’il n’y avait pas grand-chose. Pour moi, je vais faire tout mon possible pour rentrer infirmier, pour passer l’hiver à La Rochelle. Je pense bien que cette guerre ne finira jamais. Il va arriver 6 mille chevaux à La Rochelle, ils les attendent tous les jours. Et ils font passer 60 hommes par batterie dans l’infanterie. Il y a plus d’hommes, à présent, à La Rochelle que dans l’active.
Dites-moi les nouvelles du pays. Je ne suis pas malheureux, si ça peut durer, mais si j’ai besoin de partir, je viendrai vous voir avant de partir.
La Rochelle, le 18 octobre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui sont bonnes et pour en savoir des vôtres.
Votre fils pour la vie qui vous embrasse. Eloi Mussotte
La Rochelle, 19 octobre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre carte du16, j’en ai reçu trois, 2 cartes et une lettre le 14 et une carte du 11. Je suis toujours en bonne santé, et je désire que ma carte vous en trouve de même à tous. Je suis guéri de mon côté. J’ai des camarades qui ont été blessés et qui sont partis au feu hier dimanche. Je suis content de savoir des nouvelles de Rémi. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort de loin.
Eloi Mussotte
La Rochelle, le 21 octobre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre carte que j’ai reçu et qui m’a fait plaisir de savoir de vos nouvelles, et pour vous en donner des miennes qui pour le moment sont bonnes. Il y a un convoi qui va partir avec l’artillerie lourde. Il y part souvent des convois. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
La Rochelle, le 27 octobre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre carte qui m’a fait grand plaisir de savoir de vos nouvelles et pour savoir que Raphaël a reçu le paquet. Quant à moi, je suis toujours en bonne santé. Je vais vous dire qu’il y a un autre convoi qui est parti aujourd’hui de La Rochelle. Ils s’en vont à Tarbes pour monter une batterie lourde. Il y a toujours quelques blessés qui s’en vont, et moi j’attends tous les jours pour venir en permission. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort de loin.
Eloi Mussotte
La Rochelle, le 30 octobre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre lettre qui m’a fait plaisir de savoir de vos nouvelles et pour vous en donner des miennes qui pour le moment sont bonnes. Je suis toujours à l’infirmerie, je ne sais pas si j’ai besoin de repartir au feu, mais je vous assure que je passe un bon temps à La Rochelle. Je prends le temps comme il vient. Il y arrive toujours quelques blessés de ma batterie et du 24ème Régiment. Vous me direz les nouvelles de la foire de Salles. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort.
Eloi Mussotte
La Rochelle, 10 décembre 1914
Je suis en bonne santé. Je pense partir avant longtemps. Je suis arrivé et tout va bien.
E M
La Rochelle le 13 décembre 1914
Mes chers parents,
je vous envoie une carte pour vous faire savoir de mes nouvelles qui pour le moment sont bonnes. Je suis toujours à La Rochelle et ont attend pour partir je pense qu’on finira l’année 1914 à La Rochelle. Je vous envoie le Général Joffre. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous aime.
Eloi Mussotte
La Rochelle le 14 décembre 1914
Mes chers parents,
je fais réponse à votre lettre qui m’a fait plaisir de savoir de vos nouvelles et pour vous en donner des miennes qui pour l’instant sont bonnes. Je vous assure que le canard été bon j’avais quelques camarades on était 6 pour le manger et on en mangerait un par jour. Élise m’a donné le passe montagne pour mon rhume je me soigne bien. Rien de plus pour le moment qu’à vous désirer bonne santé à tous. Votre fils qui vous embrasse bien fort de loin.
Eloi M.
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